CHAPITRE XXX
— Venez donc et essayez de nous attraper, dit Wedge. Soyez les adorables Vong que j’apprécie tant !
Après plusieurs escarmouches victorieuses, la flotte ennemie était en infériorité numérique par rapport à ses forces. Si les Vong voulaient continuer à en découdre, ils devraient foncer tout droit vers la puissance de feu conjointe des six gros navires de l’Alliance.
Comme prévu, ils commençaient à le faire.
Bientôt, les coups allaient pleuvoir…
— Monsieur, nous avons reçu un rapport sur la plate-forme Golan. Elle a ouvert le feu sur les skips lancés à la poursuite des Soleils Jumeaux.
— Vraiment ?
Une bonne nouvelle ! Antilles n’aurait pas juré que la plateforme de défense fonctionnerait encore après tant d’années. Comment Jaina était-elle parvenue à la réquisitionner si vite ?
— Oui, monsieur.
— Essayez de joindre le colonel Solo.
En approchant, les cuirassés commencèrent à ouvrir le feu. Mais les chasseurs les canardaient déjà.
— Visez les basals dovin jusqu’à ce qu’ils arrivent à portée, ordonna Wedge. Uniquement aux lasers, mais feu à volonté !
Le Mon Mothma et ses ailiers commencèrent à tirer.
— Monsieur ? dit Cel, apparemment perturbée.
— Oui ?
— Nous ne pouvons pas contacter le colonel Solo. Et il y a autre chose.
— Quoi ?
— La plate-forme Golan a disparu.
— Disparu ? Elle a été détruite ?
— Difficile à dire à cette distance et avec toutes ces interférences, mais nous ne voyons aucun signe d’explosion ni de débris. C’est plutôt comme si elle s’était évanouie dans le néant…
Partie, puis revenue, puis repartie…
— Thrawn, murmura Wedge. Nous a-t-il laissé un cadeau ?
— Monsieur ?
— La plate-forme est camouflée, lieutenant. Gardez un œil sur ce secteur, et prévenez-moi à la seconde même où vous entendrez des nouvelles du colonel Solo.
Le général se concentra de nouveau sur la bataille. La plate-forme Golan était un joker incertain. Il lui fallait faire avec ce qu’il avait sous la main…
Le cuirassé de tête avait subi de terribles dommages, mais surtout dans les sections avant, puisqu’il volait toujours.
Wedge se plaça devant la verrière.
— Meurs, abominable brute ! souffla-t-il.
Le navire n’obéit pas, bien au contraire : il fonça sur le Lutin Vivace, un croiseur de taille moyenne. Même si le basal dovin était abattu maintenant, le cuirassé garderait assez de vitesse pour démolir le croiseur et ouvrir une brèche dans la ligne de défense d’Antilles.
Et s’il n’avait pas perdu toute sa puissance de feu, il serait derrière lui et le forcerait à une bataille sur deux fronts.
— Lutin Vivace, laissez-le passer. Vent Tourbillonnant et Justice, exécutez la manœuvre parallèle !
Les trois vaisseaux confirmèrent les ordres.
Le cuirassé continua sur sa lancée, allant bien trop vite pour s’arrêter quand le Lutin Vivace s’écarta et que le Vent Tourbillonnant et le Justice montèrent en bifurquant sur le côté pour fermer la brèche.
Privé de propulsion, le gros navire vong fut pris entre deux feux. Il resta sur son vecteur, s’éloignant vers la bordure du système pour y mourir.
D’autres vaisseaux convergèrent vers l’ouverture. Wedge déplaça sa ligne afin qu’elle se reforme des deux côtés des vaisseaux endommagés.
— Monsieur !
Le ton énervé de Cel laissait prévoir de mauvaises nouvelles.
Des navires apparurent près de l’interdicteur – des forces yuuzhan vong.
— Ils ont compris que nous ne faisions pas diversion… constata Antilles. Et ils sont revenus.
La donne de la bataille avait de nouveau changé.